Aucun texte opposable ne vient aujourd’hui encadrer la distribution des produits cosmétiques. Mais la donne est en train de changer : les professionnels du secteur souhaitent apporter au consommateur une assurance sur le maintien de la qualité du produit cosmétique, tout au long de sa chaîne de distribution.

Le constat est là : contrairement au secteur pharmaceutique, la distribution de produits cosmétiques à la sortie des usines n’est pas réglementée par un référentiel. Des actions et réflexions sont néanmoins menées aujourd’hui par les industriels sur l’opportunité de mettre en commun leurs pratiques et de créer un cadre qui s’imposerait au secteur, à l’instar des Bonnes Pratiques de Distribution pharmaceutiques (BPDG).

Pourquoi la pharma ? « Il y a des logiques proches », justifie Philippe Devès, expert en Assurance Qualité et Production à l’Ifis :

  • Maintenir la qualité du produit tout au long de la Supply Chain (chaîne d’approvisionnement)
  • Permettre une traçabilité de la chaîne de distribution
  • Garantir la qualité des produits
  • Anticiper les risques potentiels
  • Respecter et sécuriser les délais face aux risques de rupture de stocks
  • Lutter contre la falsification et la contrefaçon
  • Maîtriser le réseau de distribution.

Un futur référentiel cosmétique sur les Bonnes Pratiques de Distribution aurait donc des objectifs similaires à ceux de la pharma. « La vraie question concerne les moyens à déployer, nuance Philippe Devès. Ces moyens sont-ils similaires au regard des produits cosmétiques ? Peut-être pas, d’où ce travail de réflexion et de mise en commun initié par les entreprises. L’objectif est de définir le juste niveau qualité à mettre en place au niveau de la chaîne de distribution ».

Derrière ces enjeux de qualité et de traçabilité, la finalité est bien évidemment le respect de la bonne santé du consommateur. Pour mémoire, le fabricant engage sa responsabilité légale vis-à-vis de celui-ci.

L’impact de la RSE

Dans ces réflexions, un autre paramètre entre en jeu : la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Il s’agit de la prise en compte par celles-ci ci d’enjeux sociaux et environnementaux dans leurs activités. Soit, en d’autres mots, « la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable » pour reprendre les termes du ministère de l’Économie et des Finances.

Si les BPDG pharma n’intègrent pas la RSE, les professionnels de la cosmétique ne devraient-ils pas, de leur côté, introduire « une dimension verte » dans leur travail de mise en commun ? Une réflexion qui concerne notamment le transport et l’emballage pour la distribution. L’enjeu est d’autant plus important que la responsabilité des entreprises est intégrée dans la tête des consommateurs de produits cosmétiques, particulièrement exigeants sur le sujet.

L’intégration de la RSE se traduirait bien entendu par le recours à des modes de transports moins polluants, mais également par un travail de réflexion sur le contenant lui-même. Peut-on encore utiliser le plastique ? Doit-on diminuer la taille des cartons ?

Un impératif : quelle que soit la réponse apportée, les industriels devront avoir en tête que celle-ci ne devra altérer en aucun cas la qualité du produit.

 

Formation : la vision des BPD appliquée aux produits cosmétiques
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