Résorber les déchets d’emballages, soutenir la réutilisation et les recharges, rendre les emballages recyclables d’ici 2030, tels sont en substance les objectifs d’une proposition de Règlement de la Commission européenne publiée fin novembre. Un texte qui s’inscrit dans le cadre du Pacte Vert pour l’Europe et qui concerne les emballages de produits cosmétiques.

Pour commencer, un constat : la Commission européenne évalue la quantité de déchets générés par chaque Européen à près de 180 kg annuels. Si aucune action n’est menée, cette moyenne pourrait croître de 19% d’ici à 2030, voire de 46% pour les déchets d’emballage en plastique.

Pour freiner cette fuite en avant, la Commission a préparé un texte remaniant la législation actuelle. Avec en ligne de mire, trois objectifs :

  • Réduire les packagings inutiles et encourager les emballages réutilisables et rechargeables
  • Rendre recyclables les emballages présents sur le marché de l’UE. Avec une exigence de viabilité économique d’ici 2030
  • Accroître le recours aux plastiques recyclés dans les emballages avec des objectifs contraignants.

Pour relever ces défis, le texte prévoit plusieurs dispositions, dont :

  • La réduction des déchets d’emballage de 15% d’ici 2040 (par rapport à 2018), par État membre et par habitant. Selon la Commission, l’impact global d’une politique de recyclage et de réutilisation dans l’Union serait réel : -37% par rapport à une situation de statu quo ;
  • L’obligation pour les entreprises de proposer une proportion de produits dans des emballages réutilisables ou rechargeables ;
  • Le recyclage total des emballages d’ici 2030, en fixant des exigences de conception ;
  • L’étiquetage des emballages, qui doit préciser des informations telles que les matériaux utilisés et leur degré de « réutilisabilité »
  • La fixation des taux obligatoires de contenus recyclés que les fabricants devront intégrer dans les packagings en plastique.

Important : les emballages cosmétiques sont classés comme « sensibles ». Et peuvent donc être exemptés de ces taux.

 

Une initiative soutenue par les industriels, avec quelques réserves

Que pensent les industriels cosmétiques européens du texte de la Commission ? Cosmetics Europe se montre en accord avec les objectifs principaux de la proposition de la Commission européenne. Et se félicite que les emballages cosmétiques soient considérés comme sensibles, en raison de leurs « hauts standards de qualité ».

Mais l’association des industriels cosmétiques européens souligne également quelques limites : le risque d’uniformisation des emballages primaires et, donc, des marques et de présentation des produits. Elle préconise également d’appliquer les taux à l’ensemble de l’entreprise, et non par unité d’emballage. Les raisons tiennent à la pénurie de matériaux secondaires de haute qualité, ainsi qu’aux aléas de la supply chain.

 

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