Comment est perçu le secteur pharma ? C'est à cette question que répond l'Observatoire sociétal du médicament depuis 2011, mené par le Leem auprès des Français, des professionnels de santé et des élus. L'organisation professionnelle des entreprises du médicament a publié la dernière édition de cette enquête annuelle, pilotée par Odoxa en décembre dernier. Verdict ? 

[...] La confiance des Français dans les entreprises du médicament est plus élevée qu’avant la crise du Covid et que le secteur est désormais perçu comme « vital ».

C'est l'une des principales conclusions de l'enquête. Le taux de confiance s'élève à 62 % pour la population générale, dans un contexte difficile en termes d'approvisionnement. Un résultat stable par rapport à 2021, mais un résultat en hausse de 10 points sur trois ans. Dans le détail, cette proportion est encore plus importante chez les élus (74 %) et les professionnels de santé (79 % pour les médecins généralistes, 88 % pour les médecins spécialistes hospitaliers et 90 % pour les pharmaciens). 

 

Un secteur essentiel pour la santé des Français et l'économie

C'est une autre conclusion de l'enquête :

plus qu’utile, le secteur est désormais perçu comme vital pour le pays.

Ainsi, plus de 9 Français sur 10 insistent sur « l'utilité de cette industrie », avec une hausse très significative des personnes qui jugent cette industrie « très utile » (+7 points pour les médecins spécialistes, +9 points pour les généralistes, +11 points pour les pharmaciens, +13 points pour le grand public et +29 points pour les élus). 

Dans le même ordre d'idées, plus de 9 personnes sur 10 considèrent que les entreprises du médicament « jouent même un rôle vital » par rapport à la santé des Français (92%). Et pour 77% des Français, les entreprises sont « vitales » pour « l’économie et la souveraineté sanitaire de notre pays ».

 

Un secteur innovant

Malgré des « zones de fragilité », les Français ont une meilleure image des industries de la santé, en particulier sur certains points : un secteur innovant (pour 82 % des Français), stratégique (pour 73%), mais aussi en termes d'emplois (67%) et de contribution à la croissance économique (64%). 

Ces zones de fragilité ? 

  • L'éthique (39% des personnes sondées considèrent que les « entreprises agissent de manière éthique et intègre »)
  • Les prix (des « prix justes et adaptés » pour 39 % des Français)
  • L'environnement (les entreprises sont attentives à leur impact selon 38% des répondants)
  • La transparence  (32% jugent qu'elles agissent de manière transparente). 

Néanmoins, le Leem constate une progression sur quasiment tous les critères. Et que les trois cibles de l'enquête (Français, élus, professionnels de santé) soutiennent majoritairement les entreprises du médicament : 

  • Entre 58 % et 68 % jugent que « les entreprises du médicament œuvrent à l’intérêt général ».
  • Entre 61% et 69% considèrent « qu’elles facilitent l’accès du plus grand nombre aux médicaments ».

 

Une large confiance dans les médicaments et vaccins 

Les chiffres sont sans ambages : 

Plus de 8 Français sur 10 et plus de 9 élus et professionnels de santé sur 10 font confiance aux médicaments. 

Côté vaccins, cette proportion est moins importante mais demeure malgré tout significative : 73 % leur font confiance, avec dans le détail 89% des élus, 95% des médecins généralistes, 90% des hospitaliers, 97% des pharmaciens. 

Les trois-quarts des Français seraient d'ailleurs prêts à se faire vacciner si leur médecin ou les autorités de santé le leur recommandaient. Pour les récalcitrants, les raisons invoquées tiennent à « l’absence de recul » et la « crainte de l’effet cumul ».

 

Une France moins dépendante

Ce n'est pas vraiment une surprise au regard du contexte actuel : les répondants considèrent que la France et l'Europe sont trop dépendantes en termes de production et d'approvisionnement en médicaments :

  • 77 % pour les Français
  • 90% pour les élus 
  • 88% des généralistes
  • 89% des hospitaliers
  • 92% des pharmaciens

Un accès difficile aux médicaments est également relevé par plus d’un quart des Français, un tiers des médecins généralistes et la moitié des pharmaciens. Il n'est donc pas étonnant qu'une majorité des répondants demandent un investissement croissant dans le secteur du médicament, en vue d'affronter une possible future crise sanitaire. Une ligne sur laquelle se situe le Leem et son Président :

[...] Pour tous, il est capital d’investir dans le médicament et de rendre la France moins dépendante. Nous avons beaucoup de défis à relever en 2023, il est important d’y travailler ensemble, avec les professionnels de santé, les pouvoirs publics et la société 

 

Se former sur les ruptures de stock et tensions d'approvisionnement

Enjeu de santé publique, les difficultés d'approvisionnement sont abordées dans une nouvelle formation de l'Ifis : Prévenir et maîtriser les ruptures de stock et tensions d’approvisionnement de médicaments : un enjeu majeur de santé publique

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