Qui a dit qu’une formation était à sens unique, du formateur vers l’apprenant ? En présentiel ou à distance, l’apprenant ne doit pas « subir » sa formation, mais être placé au cœur de celle-ci. 

J’entends et j’oublie, je vois et je me souviens, je fais et je comprends.

Cette citation de Confucius résume tout. La raison de la présence de l’apprenant n’est pas d’écouter, mais d’acquérir des connaissances. Pour cela, l’apprenant doit être placé au centre même de son apprentissage.

« Dans ce processus, l’apprenant agit – avec l’aide du formateur et du groupe –  pour accéder à la connaissance et déterminer les clés efficaces pour se les approprier, développe Mathieu Decalonne, en charge à l’Ifis de la conception de solutions pédagogiques innovantes. Il va construire son apprentissage et prendre ce dont il a besoin ». 

La pédagogie active, également source de motivation

Le formateur ET l’apprenant sont donc essentiels à la réussite de la formation. Mais il ne faut pas négliger un troisième acteur : le groupe. L’apprenant interagit avec son formateur, mais aussi et surtout avec ses pairs. « Ce sont les interactions au sein de ce triangle canonique qui sont génératrices d’ancrages de connaissances », confirme Mathieu Decalonne.

La pédagogie active, vecteur de connaissances donc… mais pas seulement. Elle a également un impact sur la motivation de l’apprenant.

Prenons l’exemple d’une formation « descendante », avec des échanges « unidirectionnels », du formateur vers l’apprenant. Les limites de ce modèle d’apprentissage sont claires : un apprenant ne peut pas se concentrer sur le discours d’un formateur durant une trop longue période. Le cerveau humain ne le permet tout simplement pas. Selon le neurobiologiste John Medina, l’attention d’un être humain décline après 10-15 minutes.

Or, l’inclusion de méthodes pédagogiques actives va justement favoriser les capacités motivationnelles de l’apprenant, et par la même, son engagement dans l’apprentissage. Plus l’investissement en formation est présent, plus grands seront les bénéfices en termes d'acquisition de connaissances de l’apprenant.

Des techniques pédagogiques autres que l’exposé

Motiver, OK, mais encore faut-il utiliser les bons outils. Ces « outils », ce sont les techniques pédagogiques. « La technique pédagogique est un dispositif dont va se servir le formateur pour apporter de la connaissance à l’apprenant, explique Mathieu. L’exposé magistral descendant est une technique pédagogique parmi tant d’autres. Il ne faut pas nécessairement dénigrer l’exposé magistral – je l’utilise également – mais il est nécessaire de lui ajouter d’autres techniques pédagogiques si l’on souhaite que l’apprenant retienne du contenu ».

Cette association est notamment nécessaire, lorsque le formateur doit enseigner des savoirs et savoir-faire complexes. Pour enseigner un apprentissage « complexe », il est nécessaire de l’expliquer via la méthode magistrale, mais il est tout aussi important de faire appel à une autre technique pédagogique pour que cet apprentissage soit mémorisé par l’apprenant. « Comprendre un apprentissage c’est bien ; le retenir, c’est encore mieux ! »

Comme dirait un célèbre super-héros, un « grand pouvoir implique de grandes responsabilités », et il est de celle du formateur d’user de toutes les cordes disponibles à son arc.

Mathieu Decalonne, expert ET formateur à l'Ifis

Mathieu Decalonne est également formateur à l'Ifis sur les problématiques de la  pédagogie adulte et de la transmission de savoirs : : 

 

Quid du distanciel ?

Un événement a rebattu - en apparence - les cartes dans le secteur de la formation : la crise sanitaire, avec pour corollaire la généralisation du distanciel.

Des questions se posent dès lors : comment maintenir durant une formation distancielle l’attention et la motivation de l’apprenant ? Des techniques pédagogiques peuvent-elles être adaptées au format distanciel ?

À cette dernière question, la réponse de Mathieu est catégorique : « 95% de mes activités sont adaptables en distanciel, avec un peu d’agilité pour adapter certaines au format numérique. On peut y animer des formations ludiques, engageantes ».

Bien entendu, toutes les activités ne sont pas transposables en distanciel. La clé réside dans le choix de l’activité. Celle-ci doit être adaptée à l’objectif pédagogique et au public de stagiaires. Ainsi, même à distanciel, on en revient au moteur de la formation : l’apprenant. Plus d’infos prochainement.